Le guide pour tout comprendre sur l'éjaculation féminine (squirt)

L'éjaculation féminine, parfois surnommée le "squirt" ou le phénomène de la « femme fontaine », gagne en popularité dans les discussions sur la sexualité. Pourtant, cette notion n'est pas nouvelle, car elle était déjà reconnue depuis les temps anciens. Même Aristote en avait parlé dans ses textes.Mais qu'est-ce que c'est au juste ?

L'éjaculation féminine : comment ça marche ?

L'éjaculation féminine peut être surprenante la première fois ! Imagine un jet soudain qui jaillit de l'urètre, un peu comme une fontaine sensuelle. C'est comme si tu faisais pipi. Au début, ça peut dérouter, et tu pourrais te demander si c'est de l'urine. Mais ne t'inquiète pas, c'est tout à fait normal. En fait, c'est le signe d'une expérience érotique très intense mais garde en tête que tout le monde n'est pas fan de cette sensation et chaque femme réagit différemment.

L'éjaculation chez la femme selon la médecine

Bien que les premières informations sur l'éjaculation féminine remontent à 500 ans avant J.-C., ce n'est que dans les années 1980 et 1990 que l'on a commencé à en parler dans les temps modernes, grâce à l'ouvrage « The G Spot and Other Recent Discoveries About Human Sexuality ». Ce dernier a guidé les femmes dans leur exploration du point G et de l'éjaculation.

La zone G, décrite pour la première fois dans les années 1950 par le médecin allemand Ernst Gräfenberg, joue un rôle clé dans l'éjaculation féminine. Située sur la paroi supérieure du vagin, cette zone convexe réagit à la stimulation en s'élargissant. Les glandes de Skene, près de l'urètre, sont alors sollicitées et produisent un liquide, appelé éjaculat féminin. Parfois, cette sensation peut être confondue avec le besoin d'uriner. C'est pourquoi, instinctivement, nous pouvons contracter nos muscles pour empêcher toute miction, bloquant ainsi l'éjaculation. Cependant, en relâchant cette tension, l'éjaculation peut jaillir. La quantité varie, parfois c'est très peu, parfois assez pour remplir un verre standard.

Il faut savoir que l'éjaculation féminine peut se produire indépendamment de l'orgasme, elle peut l'accompagner ou non. Il s'agit en fait d'un réflexe non conditionné qui dépend d'une stimulation suffisamment longue d'une zone particulière du corps. Certaines personnes décrivent avoir ressenti quelque chose comme un relâchement de l'intérieur après l'éjaculation, mais en général, il est difficile de caractériser précisément ce phénomène.

Ce n'est pas de l'urine

L'éjaculat féminin était connu et vénéré comme un liquide sacré dans les anciennes cultures amérindienne, chinoise, grecque, indienne et japonaise... Des récipients spéciaux ont même été créés pour le recueillir. Mais qu'est-ce que c'est vraiment ?

Certainement pas de l'urine, même si elle sort par l'urètre. Il y a quelques années, une campagne a même été lancée sur Internet avec le hashtag #notpee (en français « ce n'est pas du pipi »), en réponse aux tentatives de sexual-shaming envers les femmes, visant à réduire leur éjaculation à de l'urine pendant les rapports sexuels. Cette campagne semblait sous-entendre que les femmes ne comprenaient pas leur propre corps. Cette dernière était également une réaction à une loi introduite au Royaume-Uni qui interdisait la représentation de l'éjaculation féminine dans les films pour adultes, alors que l'éjaculation masculine était autorisée, perpétuant ainsi un double standard sexuel.

Les glandes de Skene, également connues sous le nom de glandes vestibulaires inférieures, produisent une sécrétion contenant de l'antigène PSA (présent dans la prostate masculine, ce qui pourrait expliquer la similitude entre l'éjaculat féminin et masculin, bien qu'ils aient des fonctions différentes) ou de la phosphatase acide spécifique. Cette substance est transparente ou légèrement trouble, avec une odeur distinctive. Ainsi, en y regardant de plus près, il est possible de faire la distinction avec l'urine. L'accumulation de cette sécrétion et l'afflux de sang dans les tissus spongieux autour de l'urètre créent une sensation similaire à celle de pression sur la vessie. Cette pression augmente et le liquide peut alors être expulsé vers l'extérieur.

Comment provoquer l'éjaculation féminine et devenir femme fontaine ?

La structure anatomique du vagin permet à la plupart des femmes de ressentir l'éjaculation. Cependant, comme nous l'avons déjà mentionné, la réponse du corps peut être inhibée. La crainte de l'urine, le désir de contrôle, les muscles contractés ou la volonté d'exploser – encore une fois, comme avec l'orgasme – peuvent nous éloigner de cette expérience. Heureusement, le squirting peut être exploré à notre propre rythme, car il n'y a aucune obligation. Cela dépend de notre choix, de nos désirs et de nos préférences.

Il faut savoir se laisser aller, relâcher le contrôle, et laisser notre corps réagir de manière spontanée - bien que souvent, plus nous essayons de lâcher prise, plus cela devient complexe. Il faut sa rappeler que l'éjaculation peut survenir avec ou sans orgasme. Si la stimulation sexuelle continue après l'éjaculation, il est possible d'atteindre l'orgasme parfois.

Cependant, parfois, un simple écoulement peut être tout aussi excitant, surtout lorsque l'éjaculation est généreuse. Il arrive que parfois il y ait si peu de liquide qu'il est difficile de dire si une éjaculation a eu lieu.

La pratique avant tout

L'éjaculation féminine s'apparente donc à l'orgasme féminin - c'est un mélange de pratique, de connaissance de son propre corps, et d'ouverture à des réactions inattendues, à des comportements imprévus. Il faut combiner le corps et l'esprit pour parvenir à ce que l'on désire. C'est une expression naturelle et tout à fait normale de notre physiologie. Lors de l'acte sexuel, notre corps réagit différemment de la routine quotidienne : il produit des odeurs et des sons caractéristiques, génère des fluides tels que des sécrétions lubrifiantes ou, justement, l'éjaculat. Cependant, ce n'est pas parce que notre corps est prédisposé à ces processus qu'ils sont automatiques.

Notre sexualité, notre corps ne sont pas défectueux si, par exemple, nous ne parvenons pas à l'orgasme, si notre lubrification est insuffisante, ou si l'éjaculation ne se produit pas. Les expériences sexuelles sont variées et il peut être intéressant d'explorer de nouvelles facettes, de travailler sur l'orgasme ou le squirt, en gardant en tête qu'il ne faut pas se forcer à tout prix. L'essentiel est de se préparer à toutes les éventualités, de laisser notre corps nous étonner, sans nécessairement chercher à l'obliger à répondre immédiatement à nos attentes. De même, si le squirt, par exemple, ou un certain type de stimulation ne nous apporte pas de plaisir, cela ne signifie pas qu'il y a quelque chose d'anormal. Nos préférences varient, et c'est tout à fait naturel. L'enjeu n'est pas de lutter contre soi-même, mais de s'assurer que l'on se sent à l'aise dans nos propres choix.

Conseils pratiques pour squirter

• Ambiance et détente : Créée un environnement propice à la détente. Des lumières tamisées, de la musique relaxante et un espace confortable peuvent t'aider à te mettre à l'aise.
• Préparation mentale : Prends le temps de te détendre mentalement. Lâcheles tensions et les soucis de la journée. Plus tu seras détendue, plus il sera facile de ressentir du plaisir.
• Exploration personnelle : Commence par une exploration personnelle. Stimule doucement ton corps, en te concentrant sur les zones érogènes. La stimulation du clitoris et de la zone G peut être particulièrement efficace.
• Stimulation prolongée : Prends ton temps. La stimulation prolongée et constante de la zone G peut augmenter les chances d'éjaculation féminine. Utilisez des mouvements doux et rythmiques pour maintenir le niveau d'excitation.
• Utilisation de sextoys : Certains jouets sexuels sont conçus pour la stimulation de la zone G. Testes ces sextoys pour découvrir ce qui fonctionne le mieux pour toi.
• Variété de sensations : Alterne entre différents types de stimulations : caresses douces, pressions plus fermes, mouvements circulaires, etc. Essaye différentes techniques pour voir ce qui te convient le mieux.
• Respiration profonde : Une respiration profonde et régulière peut aider à maintenir un état de relaxation et à favoriser le plaisir sexuel.
• Communication avec ton partenaire : Pendant l'acte, dis à ton partenaire ce qui te plaît et donne-lui des indications.
• Lâcher-prise : L'une des clés pour induire l'éjaculation féminine est de lâcher prise. Ne sois pas préoccupée par le résultat final. Concentre-toi sur les sensations et le plaisir du moment.
• Pratique et patience : On ne devient pas femme fontaine du jour au lendemain alors prends ton temps pour explorer.

Chaque femme est unique et il n'y a pas de guide pratique à suivre à lettre. L'essentiel est d'explorer et d'être à l'écoute de ton propre corps.